Ce haut-relief en bois peint et doré provient d’un retable de la Passion du Christ et devait occuper la partie inférieure du compartiment central représentant la Crucifixion (la figure du Christ sur la croix, dont Longin s’apprête à transpercer le flanc, a disparu). On ignore tout de son origine. Par son matériau, son iconographie et son style, il doit être rapproché des retables anversois et brabançons des années 1460-1480. Les panneaux latéraux figuraient sans doute une montée au Calvaire ou une scène de la dérision du Christ à dextre, et de la Résurrection à senestre, et peut-être d’autres scènes encore dans une composition complexe, sous un encadrement architecturé de style gothique flamboyant. Dans ce type de retable, il est fréquent de trouver autour de la Crucifixion des épisodes annexes à la Crucifixion, telles que la Pâmoison de la Vierge et, plus rarement, les soldats se disputant la tunique du Christ (Retable de la Passion dit de Brimo de Laroussihle, 1460-1470, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire). De même, le donateur, ici un prêtre agenouillé en prière au pied de la Vierge, est fréquemment représenté (Claudio Villa et Gentina Solaro, retable de la Passion, 1470-1480, Bruxelles, Musées royaux d’Art et d’Histoire).
Marion Boudon-Machuel, extrait de : Les églises de Troyes. Cathédrale, collégiales et églises paroissiales, p. 100.